Communiqué de presse
Le CTVS, après l’épisode de pollution que vient de connaître l’agglomération lyonnaise, tient à rappeler la nécessité et l’urgence d’un transport en commun en site propre (TCSP) pour le Val de Saône, répondant aux besoins des 100 000 habitants concernés.
Pollution et santé, temps gaspillé dans les embouteillages et sécurité, lutte contre les gaz à effet de serre et les changements climatiques, qualité de la vie et de la ville... tout concourt à la réalisation d’un projet de transport collectif performant, sur le tracé de la voie ferrée Trévoux Lyon aujourd’hui désaffectée.
Depuis deux décennies, le CTVS se bat pour rouvrir cette voie ferrée avec un transport collectif performant. Depuis dix ans, six études ont été réalisées, et le choix d’un tram train a été retenu par la Région et ses partenaires, parmi les différentes options possibles : Train TER, tram train, Bus à haut niveau de service (BHNS).
En octobre 2015, la région s’est engagée à l’unanimité sur ce projet, avec engagement de financer à 50 %, et un calendrier pour une ouverture en 2022 a été adopté à une large majorité dans le cadre du contrat de plan Etat Région (CPER) et ses annexes départementales. Un comité de pilotage s’est réuni en novembre 2015 et un comité technique en janvier 2016 pour organiser la mise en œuvre.
Le changement de majorité régionale a cependant entraîné un changement d’orientation de la région Auvergne Rhône-Alpes, qui, avec le département de l’Ain (mais sans le Grand Lyon…) a décidé de lancer une nouvelle étude sur une hypothèse de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) en 2017.
Nous en prenons acte, avec quelques inquiétudes et interrogations.
Le CTVS demande à y être associé étroitement, fort de son expertise du dossier et des besoins des habitants, qui devront être impliqués. Il s’étonne cependant de ce revirement, en souhaitant que cela ne retarde pas le projet. Le CTVS préfère penser qu’il s’agit bien là d’une reconnaissance de la nécessité d’un véritable transport collectif moderne et d’une volonté de faire aboutir un projet de TCSP pour Lyon Trévoux.
Le CTVS souligne cependant quelques questions de fond posées par le BHNS, déjà présentes dans l’étude de 2007 :
Le fret ferroviaire serait-il définitivement abandonné pour la desserte de la zone industrielle Neuville-Genay, alors que le schéma portuaire métropolitain impose l’inverse ? L’État est-il prêt à déclasser cette voie ferrée qui relève du réseau national ?
La fréquence, les arrêts, la capacité, la vitesse et bien sûr le temps de parcours répondront-ils aux vrais besoins de mobilité des habitants, alors que l’emprise est une voie unique occasionnant des contraintes ? L’étude antérieure concluait à une insuffisance à moyen terme…
- Les viaducs sont-ils adaptés à la circulation des BHNS en toute sécurité?
- Quel tracé entre Sathonay et Lyon?
- Quel niveau de pollution ? S’agirait-il de bus électriques ?
- Quel coût d’investissement aujourd’hui, surtout s’il faut faire cohabiter le BHNS avec du frêt ferroviaire ? Il y a dix ans, le coût était proche de celui du tram train. C’était 60 millions d’euros.
- Qui serait le gestionnaire, avec quels tarifs et surtout qui financerait l’exploitation ? Avec le tram train, l’exploitation relevant du TER était pris en charge par la région. Avec des bus, la région ne va-t-elle pas s’en décharger sur les autorités de transport urbain compétentes : le SYTRAL et la communauté de communes Dombes Saône Vallée ? Sont-ils prêts à financer ?
- Quel délai de réalisation ? Une grande partie de ces questions peuvent trouver réponses sans même l’étude. Nous nous étonnons qu’elles ne soient pas tranchées préalablement, confirmant ou infirmant la faisabilité du projet.
En conclusion, le CTVS souligne que si le BHNS a certains avantages sur le tram train, en termes de souplesse, de point d’arrivée, de coût d’exploitation notamment, il se heurte aussi à de nombreux obstacles sérieux susceptibles de remettre en cause, comme en 2007, cette hypothèse.
Aussi le CTVS demande que cette nouvelle étude soit rapide, transparente, associant les habitants, et conclusive en comparant les deux options : BHNS et tram train.
Le CTVS souligne que si l’hypothèse BHNS était à nouveau recalée, le projet de tram train devra immédiatement et activement être relancé. Car les habitants du Val de Saône n’en peuvent plus d’attendre. Il y a urgence. Le CTVS, sur la base de ce communiqué, saisira les différentes autorités, les maires des communes riveraines et provoquera le débat public avec les citoyens.